«J’assume le recours aux quotas de progression, aux objectifs chiffrés. Nous avons un devoir d’exemplarité en matière d’égalité femmes-hommes», a annoncé Françoise Nyssen le 7 février.
Son premier geste consistera à réduire l’écart de rémunération de 10% constaté entre hommes et femmes au ministère de la Culture. Une enveloppe de 500 000 euros sur 5 ans y est consacrée.
Le deuxième est le soutien à l’emploi des jeunes parents, en débloquant l’aide prévue dès l’origine du Fonpeps pour aider à financer la garde des jeunes enfants d’intermittents du spectacle. Sur la formation, Françoise Nyssen va instaurer la parité au sein des jurys de sélection et de sortie des 99 écoles du ministère. Chaque établissement devra avoir une charte éthique avec une attention au harcèlement et à l’ouverture de tous les métiers aux deux sexes.
Quant aux nominations, la ministre rappelle que sur 75 établissements du ministère, seuls 26 sont dirigés par des femmes. Elle souhaite que la parité soit acquise en 2022 : «Il y aura 27 renouvellements cette année, 21 l’année prochaine, 18 celle d’après. Je souhaite que la moitié de ces renouvellements donnent lieu à la nomination d’une femme».
Concernant les nominations aux directions d’établissements labellisés, le ministère doit composer avec les collectivités locales partenaires. La ministre souhaite un rééquilibrage : «Sur la base du premier bilan qui me sera rendu en juin, je me réserve le droit de fixer des objectifs chiffrés, contraignants, et d’en tirer les conséquences en cas de non-respect.»
La nouveauté est que Françoise Nyssen chiffre ses objectifs : +10% par an de femmes pour les catégories de labels dans lesquels elles représentent moins de 25% des dirigeants aujourd’hui et +5% pour les catégories dans lesquels elles représentent entre 25 et 40%. Selon cette formule, pour les centres dramatiques nationaux, au lieu de 8 femmes sur 36 CDN, il y aura entre 11 et 12 femmes. Quatre CDN sont ouverts au renouvellement, à Reims, Colmar, Vire et Ivry. Concernant les programmations, des objectifs sont posés sur les mêmes bases. «Un suivi serait instauré, avec des conséquences directes sur les subventions : un système de “malus” pourrait être envisagé pour les labels qui ne respecteraient pas leurs obligations.»
YVES PERENNOU
(En partenariat avec La Lettre du Spectacle du 16 février 2018)
Source : Observatoire métiers du spectacle vivant/Audiens.