Si, sur les plateaux, les artistes commencent à s’emparer des questions touchant à la diversité, force est de constater que la profession reste encore à la traîne.
En 2015, le collectif Décoloniser les arts plaçait la question de la représentation des minorités sur le devant de la scène, dénonçant le racisme structurel en France qui limite les possibilités de rôles pour les acteurs, et empêche les personnes non blanches d’accéder à des postes de responsabilité et de direction dans les institutions publiques. Un coup de projecteur alimenté par un livre (Décolonisons les arts !, Arche éditeur, 2018) avec une quinzaine d’artistes mais aussi par le volontarisme affiché d’un David Bobée qui questionnait, au CDN de Normandie-Rouen, « la pertinence dramaturgique de chaque distribution entièrement blanche des équipes venant me proposer son projet. Au début, ils écarquillaient les yeux, totalement désarçonnés, avant que cette idée ne fasse son chemin ». Un militantisme qu’il poursuit aujourd’hui au Théâtre du Nord avec une première saison totalement paritaire. Une rareté, même en 2021.
Flagrant dans le jeune public
Tournant énormément dans le réseau du théâtre jeune public, la metteuse en scène Séverine Coulon n’a « pu que constater, en jouant des centaines de dates, notamment dans les écoles, que nous sommes tous Blancs à raconter le monde à des enfants qui, eux, ne le sont pas. Un constat moins flagrant dans le théâtre “pour adultes” dont le public demeure majoritairement blanc ».
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Par Thomas Flagel
Légende photo : Séverine Coulon, metteuse en scène
Crédit photo : Laurent Guizard