La création ne s’est pas arrêtée pendant la fermeture des salles de spectacle, laissant présager d’un engorgement en diffusion.
L’image la plus employée pour aborder la problématique de la diffusion à la réouverture des salles de spectacle est celle de « l’embouteillage ». La crainte d’une impossibilité à programmer tous les spectacles créés depuis le début de la crise sanitaire est une inquiétude partagée par les compagnies et programmateurs alors que la production continue. Certains y trouvent des avantages, comme Alexandre Zeff. « Le deuxième confinement nous a permis d’avoir plus de temps pour répéter Tropique de la Violence. Nous avons accueilli de nombreux programmateurs lors de représentations professionnelles en janvier. Je ne sais pas si autant seraient venus si les théâtres étaient ouverts », s’interroge le metteur en scène. Mais toutes ces créations sont encore plus qu’avant en concurrence les unes avec les autres.
Laurent Maindon, de la compagnie conventionnée Théâtre du Rictus, devait créer Ruptures en novembre dernier. « Des dates sont reportées mais a priori cela ne sera pas pour avant début 2022 », indique le metteur en scène. Prudent, il a préféré reporter à une date ultérieure la création de Romance, avec lequel il prévoyait de jouer dans le Off d’Avignon cette année : « Je pense qu’il est préférable de prendre du recul, même si se dire que l’on ne va pas jouer cette année est vertigineux. » Également conventionnée, la compagnie à l’Envi, de Pauline Sales et Vincent Garanger, va de report en report avec son spectacle jeune public, Normalito, créé l’hiver dernier. Son nouveau spectacle, Les Femmes de la maison, a été présenté aux professionnels en janvier. « Nous sommes pour l’instant extrêmement privilégiés car en sortant de la direction du Préau [CDN de Vire, NDLR], nous avons très bien tourné nos spectacles et jusqu’à présent, nous avons été bien indemnisés. Mais nous sentons que cette situation ne pourra pas durer indéfiniment », confie Pauline Sales.
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Par Thiphaine Le Roy
Légende photo : Lisa Guez, metteuse en scène
Crédit photo : Julien Pebrel