L’Observatoire des politiques culturelles étudie chaque année les dépenses culturelles des collectivités et intercommunalités de plus de 20 000 habitants. La note de conjoncture qui vient de sortir confirme d’abord une tendance prévue à la hausse sur les budgets 2019-2020 : « 51 % de nos répondants annoncent des budgets de fonctionnement en expansion (dont 18 répondants à plus de 10 %) alors qu’ils sont 34 % à envisager une baisse et 15 % un budget stable ». Sur les 10 régions qui ont répondu, 7 indiquaient une hausse en fonctionnement et 3 une baisse. Sur 41 départements, 15 annoncent une baisse. La hausse l’emporte dans la plupart des grandes villes de plus de 100 000 habitants. Sur les 18 villes de l’échantillon, 12 augmentent leurs dépenses de fonctionnement. Dans la catégorie des villes de 20 000 à 100 000 habitants, les réponses sont partagées entre hausses et baisses.
Mais l’enquête s’est déroulée entre septembre et décembre 2020 et comment comparer cette période de crise avec les années précédentes ? Les projets annulés, les recettes qui ne rentrent pas, les dépenses de solidarité imprévues... Indice de cette tempête sur la gestion, le nombre de répondants, était cette année à la baisse. L’OPC a cherché à cerner les effets de la crise sanitaire. Un tiers des collectivités répondantes ont mis en place un dispositif spécial d’aide aux activités artistiques et culturelles. C’est le cas de 8 régions sur 10. En revanche, seulement 8 grandes villes sur 18 et 12 villes de moins de 100 000 habitants sur 48 en ont institué. Les responsables des collectivités font part de trois fortes contraintes : la baisse des recettes liée à la fermeture des salles et musées, des dépenses imprévues pour la protection des personnels, une absence de consommation des crédits liée aux annulations.
Comment ont réagi les collectivités face à ces incertitudes ? L’étude ne peut pas encore répondre, car seule une vision précise des modifications budgétaires de l’été et de l’automne 2020 – et de la consommation réelle des crédits – permettra de savoir si les villes ont plutôt décidé de régler les commandes et embauches contractées et annulées, ou de reporter les crédits prévus, parfois en demandant le remboursement des acomptes alloués suite à l’annulation de spectacles. Une inconnue qui vaut aussi pour l’exercice 2021. Dans la perspective d’une baisse générale de leurs recettes, 57 % des collectivités préfèrent indiquer qu’elles s’en tiendront à la stabilité des dépenses.
Yves Perennou
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°493
Crédit photo : D. R.
Source : Observatoire des politiques culturelles, 2021