Après 24 années à Moissac (Tarn-et-Garonne), le Festival des Voix s’est tenu du 8 au 12 septembre à Saint-Nicolas-de-la-Grave, à une dizaine de kilomètres. Suite à l’élection d’un maire Rassemblement national en 2020, l’association Moissac Cultures Vibrations (MCV) a quitté cette ville de 12 000 habitants en juin dernier, après une dernière édition du festival à l’automne 2020. MCV avait en charge la saison culturelle de Moissac et l’organisation du festival, dont la convention avec la ville n’avait pas été renouvelée. Romain Lopez, le maire de Moissac, souhaitait créer une régie municipale en charge des activités culturelles. À l’AFP, il a fait part de ses critiques quant à la programmation d’artistes peu connus et de tarifs trop élevés, estimant que MCV a un « monopole sur la programmation et sur les animations, au détriment d’autres associations et même de la mairie qui n’avait aucune politique sur la culture ».
Jean-Marc Fuentes, ancien directeur des affaires culturelles de la ville et directeur du festival, relate : « J’avais été convoqué en août 2020 afin de suspendre la saison culturelle en cours puis j’ai été mis au placard. L’association a tenté de résister jusqu’en juin dernier, avant de quitter Moissac. » Parti en avril, Jean-Marc Fuentes assure désormais la direction adjointe du Festival des Voix. Doté d’un budget de 260 000 euros, ce rendez-vous des musiques du monde bénéficiait d’une subvention de 100 000 euros de la ville de Moissac. La Région Occitanie, le département du Tarn-et-Garonne et deux communautés de communes ont pris le relais. L’association était en négociation d’une labellisation scène conventionnée « arts en territoire » avec la Drac. Des échanges au point mort depuis les dernières municipales.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°500
Crédit photo : Oilive Photography