Dans un contexte financier de plus en plus tendu, le mécontentement grandit à propos du recours des programmateurs aux “options”. Entre annulations et changements de dernière minute sans justifications, retour sur une pratique controversée.
A partir de quand parle-t-on d’option ? La question peut sembler anodine mais ici débutent les grandes incertitudes pour les personnes en charge de la diffusion dans les compagnies. Laure Woelfli, du trio La Poulie Production, évoque le flou ambiant : «La pratique consistant à demander des informations, un dossier et un devis sur date pour un spectacle est-il déjà une option ? Ou faut-il considérer qu’une option est posée dans l’intervalle séparant le moment entre accord oral de principe et signature définitive, cette période souvent longue de négociation ?» Sa consœur Manon Woelfli ajoute que «dans le milieu des arts de la rue, il n’est pas rare d’avoir des confirmations quinze jours seulement avant de jouer.» Une chose est sûre, la plupart du temps une validation certaine prend plusieurs mois. Les explications avancées par les programmateurs touchent souvent à des problématiques budgétaires là où Frédérique Wirtz, second membre de La Poulie, rappelle l’usage répandu de la constitution de deux groupes de programmation. «Quand vous êtes dans le second, c’est que rien n’est sûr, ils vous gardent sous le coude “au cas où” ! L’argent est souvent un faux argument, mais la vie d’un spectacle est tellement dépendante de sa visibilité que personne ne peut se plaindre de ces pratiques par peur d’être blacklisté.»
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Thomas Flagel
Légende photo : Frédérique Wirtz, membre de La Poulie Production : «On a même osé me dire que lorsqu’on signe une lettre d’engagement si longtemps avant, il faut s’attendre à ce que ça change.»
Crédit photo : D. R.