Dirigé par Natacha Le Fresne depuis 2020, Danse à tous les étages vient de recevoir le label Centre de développement chorégraphique national du ministère de la Culture.
L’attribution du label « Centre de développement chorégraphique national » à Danse à tous les étages en Bretagne n’a pas surpris. Dès la nomination de Natacha Le Fresne (en 2020), il était clair qu’elle arrivait en mettant ses compétences et sa connaissance du terrain au service de l’ambition longtemps caressée par son prédécesseur, Annie Bégot. Mission accomplie. Mais il va être important de suivre l’évolution de cet outil original, ce que laisse entendre, dans ce communiqué, la ministre : « Cette labellisation illustre l'engagement du ministère de la Culture en direction des territoires ruraux ».
Un CDC itinérant
Natacha Le Fresne, rompant avec le fantasme immobilier, l’affirme : « Il existe des dizaines de salles très belles et bien équipées. Nous collaborons avec le Triangle (Rennes) et le Quartz (Brest), mais toujours à Brest avec le Mac-Orlan, avec l'espace Glenmor (Carhaix), avec le Palais des congrès (Pontivy) avec Le Sterenn (Trégunc) qui fait même une programmation danse à l'année. Il n'y a pas besoin de construire une nouvelle scène pour le CDC. » Avant même d'être labélisé, Danse à tous les étages collaborait avec plus de 200 partenaires. On s'amusera de l’impressionnante liste des tutelles pour qui connais la Bretagne, où une telle réunion peut surprendre. Historiquement, la Bretagne balance entre deux pôles : Rennes et Brest. Soit 250 km et plus de 3 h de route. Un Saint-Brieuc-Vannes relève de l'expédition... La logique est donc de maillage : bureaux à Rennes, Brest, liens avec les villes du Centre Bretagne, et beaucoup d'activité à Concarneau L'équipe (8 personnes) est répartie avec un représentant à l'activité transversale par pôle, un régisseur général itinérant et une administratrice, une chargée de communication et une directrice qui bougent mais s'organisent entre Brest et Rennes. « Cela demande une organisation particulière, reconnaît Natacha Le Fresne, puisque nos bureaux principaux sont au deux extrémités du territoire ! Une fois par mois est organisée une journée de travail en commun. » Une telle organisation n'est possible que parce que l'équipe est assez modeste, mais aussi... grâce au Covid ! « Nous pratiquons très naturellement la réunion à distance et cela ne se serait pas fait avant la pandémie. » Si celle-ci confirme sa pertinence, il y a peut-être une bonne réponse pour la culture hors des métropôles. Cela vallait bien un label !
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°561
Légende photo : Tropique du Képone, de Marlène Myrtil et Myriam Soulanges, au Théâtre l'Aire Libre de Saint-Jacques de la Landes (Ille-et-Vilaine) lors du Festival Nomadanse)
Crédit photo : Eloïse Legay