L’annonce par Bruno Le Maire d’une annulation de crédits de 204,3 millions d’euros dans le budget de la Culture a créé un électrochoc dans un milieu placé en « mode survie » avec la multiplication des crises.
Les chiffres ont fait l’effet d’une bombe. 204,3 millions d’euros en moins pour la culture, dont 96 millions pour la création. Une saignée nécessaire pour faire tomber la fièvre du déficit budgétaire, selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Rue de Valois, Rachida Dati s’est très vite voulue rassurante : le ministère puisera dans les crédits de réserve pour amortir le choc. « Le spectacle vivant continuera à être soutenu, a-t-elle déclaré sur France Culture le 29 février. Je serai à leurs côtés. Il n’y a pas un euro qui manquera sur les territoires, je m’y engage. » Concrètement, 70 % des annulations de crédit annoncées seront compensées par ces réserves de précaution cette année. Pas de quoi rassurer pour autant le milieu, qui, à l’image de Vincent Roche-Lecca, coprésident du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), a été « sidéré et glacé » par l’annonce de ces coupes claires intervenant dans un contexte de très grande fragilité des lieux comme des compagnies. D’autant que pour lui, rien n’est très clair malgré les déclarations de la ministre. « Sur les montants, il y a eu une première annonce de Bruno Le Maire, puis des contre-annonces sur l’utilisation des crédits de réserve de précaution, puis l’information sur les coupes budgétaires des grands établissements parisiens, s’agace-t-il. On nous dit de ne pas nous inquiéter, mais toute la chaîne est liée ! Ce n’est pas sérieux. D’autant que nous sommes prévenus : il y aura d’autres annonces de coupes…»
[...]
Lire la suite dans La Scène n°113 - Juin 2024
Par Bruno Walter
Légende photo : Qu’il fait beau cela vous suffit, compagnie Les Entichés
Crédit photo : Christophe Raynaud de Lage