Hors-sol, déconnectés de la réalité des compagnies, inaccessibles pour les plus fragiles, discriminants envers les artistes minorisés… Les critiques abondent sur les critères d’éligibilité au conventionnement, deux ans après la circulaire de Roselyne Bachelot qui les précise.
Stupeur et tremblement. En cette fin de printemps, des compagnies franciliennes bien installées apprennent que leurs dossiers de renouvellement de conventionnement ne seront pas examiné en commission, faute de satisfaire aux critères. « Nous avons travaillé le dossier pendant six mois et quinze jours avant la commission, oralement, on nous apprend que notre dossier ne sera pas examiné. C’est de la maltraitance ! s’insurge Christophe Laluque, de l’Amin Théâtre, compagnie installée à Grigny (et du théâtre Dunois, à Paris). Nous sommes sept compagnies dans ce cas de figure, sans aucune explication sur notre sort. Nous sommes dans un flou total, puisqu’on ne nous a pas dit que nous étions déconventionnés, même si ça ressemble à une sortie de conventionnement… » Virginie Girard, administratrice de la compagnie Fabrik Théâtre, dirigée par Christine Letailleur, a elle aussi appris que ça ne passerait pas cette année. « Les conseillers de la DRAC ont été charmants, au demeurant, très pédagogues, et ils ont pris le temps de nous expliquer ce qui n’allait pas », explique-t-elle. Le problème principal vient du nombre de dates de représentations. Conventionnée sur deux ans – contre trois auparavant – la compagnie n’atteint pas le seuil des 50 représentations nécessaires. Même écueil pour l’Amin Théâtre, conventionné sur trois ans, et qui n’a pas les 90 dates, seuil minimum pour son renouvellement. Mais dans un cas comme dans l’autre, le décompte des dates valides est remis en cause.
[...]
Lire la suite dans La Scène n°114 - Septembre 2024
Par Bruno Walter
Légende photo : Christophe Laluque, directeur de l’Amin Théâtre
Crédit photo : Julien Pebrel