Comment construire un « parcours handicap » ?

    Inti Beziade-Queille

    Accueillir un public malentendant, malvoyant, en proie à des troubles mentaux ? Qu’ils suivent des protocoles très établis ou non, les théâtres s’emparent pleinement de cette nécessité.

    Inclure un public en situation de handicap au théâtre, ce n’est pas juste adapter des spectacles, cela irrigue tous les services de la structure, comme le disent de concert Angélique Clairand et Éric Massé, à la tête du Théâtre du Point du Jour, à Lyon. Depuis leur arrivée en 2019, ils s’investissent au sein du réseau Théâtres en signes, dont ils sont membres fondateurs et qui compte huit autres lieux, dont le Bateau Feu de Dunkerque, le Mouffetard et l’IVT à Paris, ou encore la Comédie de Valence et le Théâtre du Grand Rond de Toulouse. Les 10 et 11 février prochain, ce réseau se réunira dans le théâtre lyonnais du 5e arrondissement.

    Outre les douze représentations en langue des signes à l’affiche cette saison, il s’agit donc bien de former les équipes et de faire du théâtre un lieu repère pour ce public maîtrisant cette langue à part entière et reconnue comme telle par l’État depuis 2005. Une formation en interne est assurée par un professionnel dont la LSF est la langue maternelle. « Il y a un temps d’initiation pour l’ensemble de l’équipe, d’autant que les agents d’accueil sont beaucoup renouvelés chaque saison. Et on a une autre formation thématique, trois à quatre fois par saison, en fonction des spectacles (sur les bouleversements climatiques par exemple pour Le Temps des fins, de Guillaume Cayet) pour qu’on ait du vocabulaire pour échanger avec les spectateurs ou les artistes. On fait des groupes de niveau et on a un référent inclusion dans le théâtre », complète Angélique Clairand.

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    Par Nadja Pobel

    Légende photo : Inti Beziade-Queille, référente handicap à La Minoterie, à Dijon

    Crédit photo : D. R.