Fin de la malédiction pour Les Misérables en France ? La comédie musicale la plus vue au monde revient au Théâtre du Châtelet (Paris), à partir du 20 novembre pour 50 représentations.
Le spectacle n’avait rencontré son public ni à Mogador (1991), ni au Châtelet (2010). Cette version a été revue côté orchestration et réécrite côté paroles pour près d’un tiers, en français, par Claude-Michel Schönberg (compositeur) et Alain Boublil (parolier d’origine). Le tout sous le contrôle du producteur britannique Cameron Mackintosh (ayant droit) qui propose toujours la version londonienne et de nombreuses tournées. Contrairement à de grandes comédies musicales montées en anglais au Châtelet (Un Américain à Paris, 42e Rue…), celle-ci est constituée de comédiens-danseurs-chanteurs français. Ils sont 50 (en alternance ou remplacements), soit 39 sur scène, accompagnés d’un orchestre de 14 musiciens (le double en alternance) dans une nouvelle mise en scène, de nouveaux décors et de nouveaux costumes.
Un budget de 5,3 millions
À l’origine imaginé pour la Salle Pleyel ou le Palais des sport, le spectacle tiré du roman de Victor Hugo, a été porté par la précédente direction du Théâtre du Châtelet, avant l’arrivée en 2023 d’Olivier Py, qui avait mentionné ce projet dans sa candidature. Cette nouvelle version est née de la rencontre en 2016 d’Alain Boublil avec Stéphane Letellier, qui produisait alors la comédie musicale Oliver Twist, salle Gaveau, mis en scène par Ladislas Chollat, qui met en scène les Misérables cette année. « Nous avons mis un an et demi avant de pouvoir rencontrer Cameron Mackintosh à Londres. Mais après 2h30 de rendez-vous il était convaincu par notre projet, disant qu’il ne comprenait pas le public français », se souvient Stéphane Letellier, gérant de SPJL Production, qui coproduit le spectacle (en apport d’industrie) avec le Théâtre du Châtelet et France Télévisions Distribution (en apport de marketing). Le budget de production et d’exploitation est de 5,3 millions d’euros, deux fois moins que Starmania. La production et le montage ont été plus rapides que pour d’autres spectacles, lancés 4 ou 5 ans avant leur première représentation. Pourtant, l’ambition est importante, avec près de 300 costumes, une machinerie complexe, deux énormes pentes motorisées ou encore des projections vidéo. « Nous avons bon espoir d’organiser une tournée en Zénith à partir de 2026, mais elle sera coûteuse vu le nombre de personnes sur la route », confie Stéphane Letellier.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°570
Légende photo : Les répétitions à la Fondation Fiminco de Romainville
Crédit photo : Thomas Amouroux