C’est au personnel du Centre national de la danse, le 6 novembre, que Mathilde Monnier a annoncé qu’elle quitterait son poste en juin 2019, six mois avant le terme de son mandat. Le soir même, un appel à candidatures paraissait et donnait jusqu’au 7 décembre aux intéressés pour y répondre. Ce calendrier et l’absence de toute communication officielle ont nourri quelques interrogations. Mais l’explication est simple. Mathilde Monnier est victime de l’inédite vacance du ministère de la Culture. Son départ avait été mûrement réfléchi et discuté avec le président de l’institution et la tutelle. Dès la mi-septembre, le principe et les modalités étaient arrêtés.
Mathilde Monnier qui souhaite revenir à la création et à qui les lourdeurs de l’institution pèsent de plus en plus, s’est engagée dans une création qui doit être donnée au théâtre Vidy-Lausanne, la saison prochaine. Ce travail l’aurait éloignée de son bureau pendant de longues semaines, comme cela avait été le cas pour El Baile (2017), sa création avec Alan Pauls. Elle avait alors obtenu, tandis qu’elle négociait le renouvellement de son mandat à la tête de l’institution, en 2016, de s’absenter plusieurs mois. Cet arrangement aurait encore été nécessaire, mais la chorégraphe veut retourner au studio et a déjà repris contact avec la DRAC Occitanie pour reprendre sa pleine activité de compagnie.
Son départ anticipé permettra d’organiser, pour la première fois, un recrutement en bonne et due forme. Un tuilage de la direction est même souhaité au premier semestre 2019, la nouvelle direction devant arriver dans la seconde quinzaine de février. Tout cela devait figurer dans un communiqué, mais celui-ci a trop attendu sur un bureau qu’un cabinet soit enfin en activité et mette à la signature du ministre les documents nécessaires au bon fonctionnement des institutions culturelles.
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°438
Légende photo : El Baile, création 2017 de Mathilde Monnier
Crédit photo : Christophe Martin