Le « chef de la section Civitas » de Saône-et-Loire, Jean-Nicolas Noviant, vient d’exiger des organisateurs du festival Saint-Rock, qui a lieu chaque été depuis 2009 dans la commune de La Clayette, qu’ils abandonnent ce « nom blasphématoire ». La lettre précise que « le jeu de mot qui assimile saint Roch, éminent saint franciscain du XIVe siècle avec le genre dit “musical” souvent sulfureux par son rythme répétitif et discordant, par ses messages dépourvus de morale, ses “artistes”, est insupportable aux catholiques de France. » Plus loin dans son courrier, le chef de section insiste sur le fait que le mot « Saint » n’est « pas approprié pour des festivaliers en train de gesticuler un verre de bière à la main, voire sous l’emprise de substances illicites, devant une scène dite musicale. » Le courrier prêterait à sourire si les extrémistes de Civitas en restaient aux mots. Mais Jean-Nicolas Noviant, dans les colonnes du quotidien local Le Journal de Saône-et-Loire, prévient que Civitas pourra lancer de « nouvelles actions » contre le festival, rejoint par un groupuscule intégriste et complotiste, Terre et famille, installé dans la région. Le président de l’association organisatrice, Pierre-étienne Dury, assure qu’il n’est « pas question de changer de nom » et que Saint-Rock n’est qu’un jeu de mot lié à la présence d’une chapelle Saint-Roch dans le village. « Nous ne sommes pas inquiets, poursuit-il. Mais la gendarmerie a pris contact avec nous pour mettre en place des mesures au moment du festival pour éviter les problèmes. »
Bruno Walter
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°538
Crédit photo : D. R.