Nicolas Bucher, directeur du Centre de musique baroque de Versailles (CMBFV) depuis mars, le reconnaît, la situation financière est tendue. «Le déficit cumulé est d’environ 200 000 euros et nous nous sommes fixés une politique de rigueur pour le résorber, sur deux ans pour que cela ne soit pas trop destructeur.» Cette difficulté est aggravée par la défection d’un partenaire historique. Le Département des Yvelines a supprimé, en 2017, sa subvention de 250 000 €. «Les négociations ont repris et sont en bonne voie, tempère Nicolas Bucher. J’espère son retour en 2019».
Ce sera selon des modalités renouvelées, en intégrant de nouvelles formes d’actions culturelles car le Département justifiait son retrait à cause du manque de présence du CMBV sur le terrain. Dans ce contexte compliqué, il y a une urgence. Catherine Cessac et Jean Duron, figures historiques du pôle recherche du CMBV, partent en retraite. Ce pôle, déjà affaibli, en vient à une situation critique. «Des contacts sont en cours avec le CNRS pour établir un projet», répond le directeur. Ce projet passera par un rééquilibrage de l’activité, dominée par le Pôle artistique dirigé par Benoît Dratwicki. Or, celui-ci avait postulé au poste de directeur général du CMBV… «Nos relations sont excellentes, rassure Nicolas Bucher, et ce, depuis mon arrivée».
La crise budgétaire survient au moment de repenser cette institution créée il y a 30 ans, alors que la musique baroque était la passion de quelques musiciens et que le château de Versailles faisait figure de belle endormie. Aujourd’hui, le nom de Lully attire les foules et le château est une locomotive. Réinventer le projet du CMBV, c’était le sens d’un rapport de l’Inspection générale du ministère de la Culture qui a ému l’équipe. Il prônait un rapprochement avec le château, donc Château de Versailles Spectacles (CVS) dirigée par Laurent Brunner. Nicolas Bucher précise : «Nous allons multiplier les relations. Il ne s’agit pas d’un face à face entre le CMBV et Laurent Brunner ! Notre action doit se développer sur la recherche et sur les relations avec le public, pas seulement sur l’activité artistique. Avec CVS, nous travaillons sur une base commune pour mener une ou deux actions ensemble par an. J’ai posé la question de la fusion avec l’établissement public dès mon entretien de recrutement, elle a été balayée.»
Philippe Verrièle
Légende photo : Nicolas Bucher
Crédit photo : Pierre Combier
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°432.