José Martinez, directeur de la danse de l’Opéra national de Paris depuis 1 an, a présenté son premier bilan à la presse. Retour sur ses annonces et ses réalisations concrètes.
Pour marquer le premier anniversaire de l’arrivée de José Martinez à la tête du ballet de l’Opéra de Paris, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), largement reprise, fait un premier bilan de l’action du nouveau directeur. Au climat qui est présenté comme pacifié José Martinez, parfait connaisseur des rouages de la maison, ajoute quelques propositions, lesquelles posent plus de questions qu’elles n’en résolvent.
Modalité du concours
Ainsi, le nouveau directeur aurait accédé « à une demande des danseurs de revoir une partie des modalités du concours interne de promotion qui remontait à 1860 ». En réalité, ces modalités, qui sont régulièrement contestées depuis des dizaines d’années, n’ont pas été modifiées : c’est toujours l’article 9 du titre IV de l’annexe « personnels artistiques » de la Convention collective de l’Opéra national de Paris qui s’applique. « Le concours de promotion est en cours d’évolution. Une décision concernant la classe des sujets a été prise au terme d’échanges avec les danseuses, les danseurs, la direction et les organisations syndicales et sera expérimentée pendant un an », explique-t-on en interne et, de fait, il n’y a eu, pour le moment qu’une « signature d’un accord portant dérogation temporaire à la convention collective », et ne portant que sur le passage de sujets à premier danseurs. C’est-à-dire que pour passer de quadrille à coryphées, puis à sujets, rien ne change ; et que ce qui change risque de ne pas durer... Car, même dépassé, le « concours » est défendu par une partie de la compagnie.
La même dépêche évoque une initiative destinée aux étudiants sortant de l’École de danse et non impliqués dans le ballet. Or « la création de la “Junior Compagnie” annoncée dans la dépêche est encore à l’étude à l’heure actuelle », précise-t-on en interne. Les termes « Junior Compagnie » excluent toute structure composée de danseurs déjà dans le ballet (type Groupe de recherche chorégraphique de l’Opéra). Donc elle ne peut prendre que deux formes : un Junior ballet comme en son temps au Conservatoire national supérieur, soit une compagnie seconde, type NDT2. Dans le premier cas, les danseurs sont toujours étudiants et cela doit être intégré au cursus, ce qui n’est pas simple. Dans le second, les possibilités sont plus larges, mais, même avec des d’apprentis, cela signifie une augmentation de la masse salariale... Douteux par les temps qui courent ! Quant à la « crèche de chorégraphes au sein de la maison » évoquée par José Martinez, elle se traduit pour le moment par une simple soirée « carte blanche à 8 chorégraphes de la maison » programmée en avril à l’Amphithéâtre Bastille, formule déjà largement exploitée par Brigitte Lefèvre, l’emblématique prédécesseur de l’actuel directeur. Et ladite formule n’a jamais eu de résultats bien pertinents. Ce qui, en définitive, prouve que s’il y a bien volonté de changement, le bilan concret est pour le moins modeste.
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°550
Légende photo : José Martinez, directeur de la danse de l’Opéra national de Paris
Crédit photo : Julien Benhamou