Artiste et VHSS : faut-il déprogrammer ?

    Maud Gasset

    Les situations se multiplient et posent des cas de conscience aux équipes.

    Le 9 août dernier, le festival du Cabaret vert, à Charleville-Mézières (Ardennes), annulait la venue de Lomepal, programmé huit jours plus tard, car le chanteur était visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris à la suite d’une plainte pour viol. « Un temps de recul et de silence s’impose », avait alors communiqué l’organisation. « Le Cabaret vert estime que la présomption d’innocence est un principe fondamental. À ce titre, il revient d’abord à la justice de faire, en toute indépendance, son travail […] Néanmoins, le Cabaret vert ne peut rester indifférent face aux émotions que suscite cette plainte, et ce, conformément à ses valeurs », disaient-ils alors. Depuis, le festival ne souhaite plus s’exprimer sur cet épisode qui résume bien les atermoiements que traversent certains de leurs collègues. Maud Gasset, directrice des Cuizines, SMAC de Chelles, reconnaît que « c’est loin d’être simple » de se positionner face à ces questions, « car nous sommes des lieux qui ont des valeurs fortes par rapport aux VHSS (affichage, sensibilisation, etc.) ». Sur la saison 2023-2024, elle a été confrontée deux fois à ce type de cas. Pour un artiste, « les accusations étaient trop succinctes ; face à une rumeur, il faut mesurer le pour et le contre, on n’a pas pour vocation de briser des carrières ». 

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    Par Nadja Pobel

    Légende photo : Maud Gasset, directrice des Cuizines, SMAC de Chelles

    Crédit photo : Moland Fengkov