Fin août, Christian Lalos, directeur du Théâtre de Châtillon (92), a pris la direction du Théâtre Jean-Arp à Clamart (92)… Or Christian Lalos reste directeur à Châtillon et il ne s’agit pas d’une simple fusion de deux théâtres, mais de la première mise en œuvre du Grand Paris sur le plan culturel. Les deux théâtres sont proches (1,5 km), assez complémentaires (Clamart 650 places, gradins rigides de l’architecture des années 1970 ; Châtillon 300 à 480 places, modulable, entièrement reconstruit en 2000), dotés l’un et l’autre d’un cinéma, mais dans deux dynamiques différentes.
Si Châtillon (1,2 M € de budget, 12 salariés) est porté par une forte croissance, Clamart (2,2 M €, 17 salariés), qui vient de subir une saison hors les murs, a besoin d’un second souffle. Surtout, les deux maires, quoique de couleurs politiques opposées (Jean-Didier Berger, vice-président de l’Île-de-France est un proche de Virginie Pécresse ; Nadège Azzaz est une jeune élue PS) veulent favoriser une politique de territoire culturelle commune aux deux villes qui appartiennent à Vallée Sud, établissement public territorial créé le 1er janvier 2016 dans le cadre de la métropole du Grand Paris…
Le théâtre de Clamart en dépendait déjà tandis que celui de Châtillon est encore une association. Une solution juridique doit résoudre ce problème et c’est plutôt Châtillon qui rejoindra Clamart une fois que les gens de droite auront trouvé une solution que tout le monde attend. Car si Christian Lalos constate qu’il a encore besoin d’un an pour préciser son projet et que « l’enjeu de cette nouvelle structure n’est pas tant de faire des économies d’échelle que de redonner du souffle à la marge artistique », il est clair que dans cette « pensée par territoire » du Grand Paris, l’enjeu est d’éviter les luttes fratricides entre équipement culturels géographiquement proches. À ce titre, cette expérience va avoir valeur de modèle.
Philippe Verrièle
En partenariat avec la Lettre du spectacle n°502
Légende photo : Le Théâtre Jean-Arp
Crédit photo : D. R.