Nicolas Pietrzyk
Les chiffres livrés par le ministère de la Culture sont toujours riches d’enseignements. Pour l’année 2021, on lit que le poids économique direct de la culture, « c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles », s’établit à 45,3 milliards d’euros, soit 2 % de l’ensemble de l’économie, contre 2,1 % en 2020. Une légère baisse qui trouve aussi son origine dans la situation très contrastée de cette année « de reprise modérée d’activité pour les branches culturelles ». Les niveaux d’activité restent inférieurs à ceux d’avant-crise, avec pour certains secteurs un retentissement significatif : ainsi, pour la projection cinématographique (– 52 % en volume entre 2019 et 2021), le spectacle vivant (– 36 %) et le patrimoine (– 29 %). Pour d’autres, la reprise est plus efficace, comme pour les branches de l’audiovisuel (+ 2 %), du livre (+ 4 %) ou de l’enseignement artistique et culturel (+ 4 %), qui dépassent leur niveau d’activité de 2019. On découvre que le spectacle vivant a généré une valeur ajoutée de 6,6 milliards d’euros, soit 14,5 % de ce que « pèse » le secteur culturel, après l’audiovisuel (12,4 milliards d’euros, soit 27,5 %), mais devant la publicité (4,4 milliards d’euros, 9,8 %) et le patrimoine (4,4 milliards d’euros, 9,8 %).
En 2021, l’ensemble des branches des secteurs culturels génère une production totale de 93,9 milliards d’euros courants répartis entre la production marchande (81 % du total) et la production non marchande (19 % du total). La photographie du paysage est vraiment intéressante, elle permet de resituer le poids réel de la culture dans l’économie française et singulièrement celle du spectacle vivant, aujourd’hui mise à mal par des politiques qui ne l’envisagent que sous l’angle des dépenses et non sur celui des recettes (et du bien-être social qu’il apporte !).
DEPS – ministère de la Culture, Coll. Culture chiffres, 26 pages, en téléchargement.